La journée d’échanges Cette fragilité qui nous rassemble a été, pour nous, une occasion de réfléchir et de discuter autour de l’image photographique et de son rapport à la mémoire. Les auteurs ici réunis par le recueil des communications qui ont composé cet événement nous présentent des trajectoires singulières. Elles s’inscrivent dans un univers de relations complexes qui se dessinent entre la photographie et le patrimoine. D’abord, Gabrielle Larocque porte un regard d’ensemble sur le projet Topographies en démontrant l’importance d’alimenter des pratiques et des réflexions qui cherchent à transcender les frontières entre les disciplines.

 

Retracer, raconter, remémorer

Proposant différentes manières de rendre palpables des images qui nous semblaient jusqu’alors de l’ordre de l’intangible, les participants nous invitent à interroger les espaces que l’on habite et qui nous habitent, à être attentifs à ce que ces espaces révèlent de nous-mêmes et aussi en nous-mêmes. Dans cette perspective, Vivian Labrie nous raconte un parcours, puise à même ses souvenirs pour mettre au jour des images qui, ancrées dans l’imaginaire des gens, perdurent dans certains lieux. Maxime Coulombe emprunte différents chemins pour penser notre rapport sensible aux images et divers mécanismes dont procède notre mémoire. Nadine Lizotte nous permet de revivre l’œuvre Défoncer des murs, qui a été façonnée par l’esprit des lieux* où se trouve actuellement Le Diamant, à Québec.

 

Inventorier, collectionner, archiver

D’innombrables récits peuvent naître des images ainsi que des modes particuliers d’organisation qu’on choisit en vue de les (ré)animer. Autour de cette idée, Annie-Pier Brunelle et Alexandre Prince, en collaboration avec les deux fondatrices d’un répertoire du patrimoine kitsch québécois Roxanne Arsenault et Caroline Dubuc, présentent ici leurs recherches sur ce dernier, sur le contexte dans lequel s’inscrivent les formes de culture populaire dont il relève ainsi que sur les enjeux patrimoniaux qu’elles engendrent. Sébastien Hudon nous fait part du voyage qu’il a effectué à travers de multiples archives à la recherche d’une des premières photographies du Québec et de son auteur, ouvrant ainsi la voie à l’inscription d’un nouveau récit dans notre histoire de l’art. Maryse Goudreau relate, à partir des archives qu’elle crée, des histoires évoquant la Gaspésie et ses habitants.

 

En somme, des réflexions qui provoquent en nous le désir d’imaginer ensemble ce monde sensible qui nous anime et nous rassemble.

 

*D’ailleurs, Annette Viel, qui a grandement contribué à la définition de ce concept au Québec et que l’on cite dans les textes, était également présente lors de la journée d’échanges ; c’est à se demander ce qu’elle en a pensé.


Image ci-haut : Photographie de Renaud Philippe publiée dans Topographies, édition spéciale

















Bâtonnets à cocktail. Collection personnelle de Roxanne Arsenault.

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