Texte pour l’exposition Sels de bain de Stéfanie Requin Tremblay.
« No Future » – tout le monde survit.
Je suis de ma génération. Je mange du riz blanc au fromage végétalien avec un side de cornichon à l’aneth. J’écoute Friends en même temps que le dernier tea vlog de grav3yardgirl en même temps que Grimes en même temps que Nirvana en même temps que des vidéos de bigfoot en feu en même temps que je lis des blogues en même temps que je vais aux toilettes en même temps que je m’épile. Je texte des gens pour parler de drogues. Je ferme des fenêtres, j’ouvre des fenêtres. Je sais manger avec des baguettes. J’ai des bleus partout sur les cuisses, je ne mange pas assez de fer, je fourre trop fort. L’un ou l’autre. Ou autre chose. Mais, certainement le fer.
Et, parfois, je regarde les paumes de mes mains pendant des heures.
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Deux émojis – un seul en réponse – qui veut venir dans mon lit ? C’est ouvert – amène juste ta bouche.
J’ai envoyé une photo pas d’allure à un auteur en plein milieu de la nuit. Je crois qu’il ne faut pas faire cela. Ça donne une mauvaise image de soi.
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Petit samedi soir – vernis rose, vernis jaune.
Demander à Ouija si le Québec sera indépendant.
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Lesbienne guérie – sans gluten – vegan – t-shirt de band
J’ai envie d’
avoir cinq chats
un gris, un noir, un blanc, un orange, un nu
d’être frugivore crudivore locavore bio
d’avoir un tiroir de pilules fortes
de boire de l’eau embouteillée
Au lieu, je passe mes journées devant mon ordi
Un document word ouvert dans un coin de l’écran
Si tous mes poèmes ressemblent à des statuts facebook
c’est surement parce que c’est tout ce que je fais de mes journées
scroller down sur la vie des autres