Éclaireurs·euses 28 —Zoë Tousignant + Jacinthe Robillard

This project grew out of Jacinthe Robillard’s fascination with the uniforms worn by students at Collège Jean-Eudes, a private high school in Montréal’s Rosemont neighbourhood where the artist had been teaching photography. Having never herself attended a school where uniforms were required, she conceived a series that captured their “creative potential”: the fact that, despite imparting an overall look of sameness, they are habitually worn in ways that subtly express the student’s personality.

 

Over the past twenty years, the imposition of uniforms has been on the rise in what are referred to as “high-poverty” schools. In historically working-class but steadily gentrifying neighbourhoods like Rosemont, they serve to mask the wide diversity of the students’ socio-economic backgrounds. Yet, as Robillard perceived, behind the veneer of homogeneity can be discerned signs of flourishing individualities. Adjusting her working method, she resolved to photograph the same group of students over several years (invariably employing an identical neutral background and composition) in order to document not only the physical evolution of the adolescent body, but also the less tangible formation of identity. The visual regularity of Robillard’s portraits encourages a close examination of the means by which teenagers negotiate the boundary between conformity and difference. Her images allow us to observe—and recall—the often painfully disjointed process of transitioning into adulthood.

 

figure No.13 (Ivy), impression à jets d’encre, 33 x 132 pouces, 2022

 

 

figures No.16 (Catherine) et No.83 (Loïc), impression à jets d’encre, 33 x 132 pouces, 2022

 

 

figures No.47 (Haivan) et No.52 (Thomas), impression à jets d’encre, 33 x 132 pouces, 2022

 

 

figure No.12 (Léonard), impression à jets d’encre, 33 x 132 pouces, 2022

 

 

figures No.21(Arianne) et No.72 (Daphné), impression à jets d’encre, 33 x 132 pouces, 2022

 

 

figures No.42 (Élyse) et No.53 (Manuel), impression à jets d’encre, 33 x 132 pouces, 2022

 

 

  1. figures No.31 (Marianne) et No.48 (Dahlia), impression à jets d’encre, 33 x 132 pouces, 2022

 

 

Ce projet est né de la fascination qu’avait Jacinthe Robillard pour les uniformes portés par les élèves du Collège Jean-Eudes, une école secondaire privée du quartier Rosemont, à Montréal, où l’artiste enseignait la photographie. N’ayant elle-même jamais fréquenté d’établissement scolaire où l’uniforme était exigé, Robillard a conçu une série reflétant le « potentiel créatif » de cette tenue : le fait que, malgré une impression générale d’homogénéité, la manière de revêtir des habits imposés exprime souvent subtilement la personnalité des élèves. Au cours des vingt dernières années, l’exigence de porter un uniforme s’est répandue dans les écoles de ce que l’on appelle les milieux défavorisés. Dans des quartiers historiquement ouvriers, mais résolument en voie d’embourgeoisement, comme Rosemont, elle sert à masquer la grande disparité des environnements socioéconomiques où évoluent les élèves.

 

Pourtant, comme Robillard l’a bien compris, derrière le vernis d’uniformité apparaissent des signes révélant des individualités en pleine affirmation. Ajustant sa méthode de travail, l’artiste a entrepris de photographier plusieurs fois le même groupe d’élèves durant quelques années (toujours sur le même fond neutre et avec une composition identique) dans l’idée de capter non seulement l’évolution physique du corps adolescent, mais aussi la construction de l’identité, réalité moins tangible. La constance visuelle qui caractérise les portraits de Robillard invite à un examen approfondi des moyens qu’ont employés ces jeunes gens pour se jouer des frontières entre conformité et différence. Ces images nous donnent à observer – et à nous rappeler – le processus souvent douloureux et fluctuant qu’est le passage à l’âge adulte.

 

 

 

Publié le 26 janvier 2023
Par VU