Au terme d’une succession d’interventions plastiques et photographiques, Charles Fleury livre des icônes dont la déliquescence semble incessante. Alors que les regards vitreux tournés vers le ciel, les peaux maquillées et les ornements divers leur donnent une apparence funeste, chaque étape de leur décomposition semble aussi leur attribuer une force nouvelle. Chacune des opérations de l’artiste à même la matière photographique a transformé la physionomie des personnages – les découpes apparaissant telles des dissections, les gravures laissant des cicatrices et les colorations transformant les hommes en êtres surnaturels. Ensemble, les personnages semblent former un groupe obscur où chacun est sous l’emprise ou alors en extase devant un pouvoir suprême.

L’exposition de Charles Fleury est le résultat d’une résidence de création à VU. L’artiste a reçu un soutien technique et artistique pour la production de ses œuvres, qui ont été imprimées dans les laboratoires d’impression numérique du centre. Il souhaite remercier Émilia, Patrick, Vincent, Blaise et l’équipe de VU.

Biographie

Adepte du mal-fait étincelant, de l’agriculture en quinconce et des maisons d’horreurs, Charles Fleury construit des objets et des images qui forment des récits chaotiques complexes inspirés de certains codes politiques, anthropologiques et religieux. Il cherche, par leur décontextualisation, à questionner le sens de certaines structures établies trop souvent prises pour acquis.  Le projet présenté à VU extrapole une vision comico-pathétique d’un royaume inhumain où règne la foi, le pouvoir et la vanité. Les œuvres de Charles Fleury ont été présentées entre autres à Morgan Bridge (2013), à Regart (2012), au studio d’Essai de Méduse (2011), à la Galerie des arts visuels de l’Université Laval (2009), à La Bande Vidéo (2008) et dans la plupart des écocentres de la région. Boursier de la Fondation René-Richard pour la maîtrise en arts visuels de l’Université Laval (2009) et de Première Ovation (2011 et 2012), il adore recevoir des bourses. Il a étudié la biologie, l’agriculture, l’enseignement, les arts visuels et la confection de radeaux en citrouilles géantes. Charles Fleury vit toujours en basse-ville de Québec, mais tenterait de fuir vers une forêt quelconque.

Vernissage
20 mars 2015 17:00 -21:00