Avec la complicité de Jacynthe Carrier et Anne-Marie Proulx.

 

Prendre soin. Deux mots que nous avons lancés ensemble comme une invitation à créer, pour en même temps les soupeser, les remettre en question, et surtout pour tendre le plus possible à mettre en pratique les idées qu’ils évoquent, à en faire une posture. Nous y sommes parvenus souvent, mais nous avons aussi parfois échoué, inévitablement, cette visée étant inépuisable. Car d’autres éléments, en filigrane, en sont venus à la compléter, comme les gestes de veiller, faire confiance, rendre visible, laisser reposer, se transformer, ralentir, ne pas oublier, rire aux éclats, partager ou protéger l’intime, se nourrir d’idées et de fruits… Et la création, comment peut-elle mener à cette attention qu’il est nécessaire de porter aux autres ou à soi, aux temps, aux choses, pour revenir à la création elle-même? C’est en suivant des cercles, des cycles, que le soin s’inscrit, agit, comme ces images dont on s’occupe, et qui en retour nous bercent ou nous bouleversent. Jusqu’à ce que, finalement, nous réalisions que la condition première pour prendre soin, c’est d’être là, c’est d’être au monde.

 

Être au monde n’est pas qu’une exposition : ce sont des actes de création qui se sont posés à l’occasion de résidences réalisées à domicile entre avril et octobre 2021 qui ont aussi donné lieu à une série de rencontres et de conversations. Les œuvres, les images et les processus ici présentés témoignent de ce que notre invitation, lancée à quinze artistes, a suscité.

 

JC + AMP

 

 

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Cette exposition fait partie de la programmation Nos accueils, animée de mains qui se tendent, d’images à faire vivre, de racines en mouvement. Des racines qui ne font pas que nous attacher en un lieu, mais qui perçoivent de nouveaux chemins à emprunter, et qui nous appellent à accueillir ce qui vient.

 

 

Compte-rendu de l’exposition par Julia Caron Guillemette dans Vie des arts

Entretien avec Jacynthe Carrier et Anne-Marie Proulx dans Ciel Variable

 

 

Photographie : Visite avec Stéphanie Béliveau

 

Stéphanie Béliveau

Stéphanie Béliveau, née à Québec, vit et travaille à Montréal ainsi que dans la région de Charlevoix et Métis. Son travail a été présenté dans nombre d’expositions individuelles et collectives, tant au Canada qu’à l’étranger. Elle remporte en 1997 le prix Pierre-Ayot. En 2008, une exposition rétrospective de mi-carrière était présentée au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, De l’intimité au réel et cette même année, elle réalisait une oeuvre d’art publique pour l’université McGills, Des soleils et des cellules. Utilisant divers techniques et médiums dans ses recherches, Stéphanie Béliveau développe aussi une pratique multidisciplinaire en collaboration avec Le bureau de l’APA. Ses œuvres font partie de nombreuses collections publiques et d’entreprises.

 

 

Les Entêtées

Nous sommes Les Entêtées, un collectif d’artistes formé de Judith Bellavance, Laetitia de Coninck, Maggy Flynn, Janie Julien-Fort, Flavia Majlis et Érika Nimis. Ensemble, nous expérimentons des pratiques artistiques multidisciplinaires et interrogeons leur dynamique et les manières dont elles occupent l’espace commun.

 

 

Martin Bureau

La peinture, l’installation vidéo et le cinéma documentaire sont pour Martin Bureau des vecteurs lui permettant de structurer une pensée critique qui fait se rencontrer des enjeux sociaux inhérents à la géopolitique, à l’environnement et à l’art. Bureau vit et travaille à Québec.

 

 

Stanley Février

Plasticien, à travers ses installations et ses sculptures, Stanley Février explore la souffrance physique et psychologique causée aux personnes par les violences du monde moderne. Si ses œuvres, politiques et engagées, s’inspirent des enjeux de pouvoir à l’ère de la globalisation, elles abordent aussi des questions plus intimes, comme celle du rapport à soi et du rapport à l’autre, devenus difficiles dans un monde où l’écoute perd de sa valeur. La sensibilité du regard de Février et l’efficacité de ses stratégies plastiques émeuvent et, en même temps, poussent à la réflexion. Il tente de créer un espace de rencontre où les participant.e.s sont au centre de l’œuvre. Et les amène à se repolitiser et à affirmer leur vécu pour finaliser l’œuvre ; dans une prise de conscience du je, du nous, de son pouvoir politique et le politique « entendu comme souci de soi et de l’autre ». Diplômé en arts visuels et médiatiques, ses récentes préoccupations artistiques et conceptuelles se basent sur la critique institutionnelle, sur les enjeux identitaires et la violence et les inégalités engendrées par cette dernière.

 

 

Patrice Fortier

Né à Montréal en 1966, Patrice Fortier pratique d’abord la danse et fait ses premières armes dans le monde du cabaret à NY dans les années ‘80, un lieu où il découvre l’effervescence des jardins spontanés où se combinent vision artistique et activisme. Après des études en arts plastiques, en impression textile, puis en agriculture maraîchère, il quitte la ville en 1998 pour s’enraciner dans le Kamouraska avec le projet de «La société des plantes».

 

 

Cynthia Johnston

Ancienne basketteuse professionnelle qui a représenté le Canada aux Jeux olympiques de 1996, Cynthia Johnston est titulaire d’une maîtrise en arts documentaires, d’un baccalauréat en sciences humaines (orientation histoire de l’art) et d’un diplôme en photojournalisme. Mère de cinq enfants, sa pratique photographique comprend l’exploration de récits familiaux intimes juxtaposés à des documentaires de rue et à des initiatives de narration pour le changement par l’intermédiaire de Photographes sans frontières en Inde. Son style de travail se situe quelque part entre la peinture et le photojournalisme, nuancé par les tensions psychologiques subtiles de l’observation.

Actuellement, Johnston vit avec son mari, ses enfants et une pléthore d’animaux de compagnie sur l’Île d’Orléans.

 

 

Arkadi Lavoie Lachapelle

arkadi est un·e artiste qui a passé son enfance sur un rang en campagne et sa vie d’adulte dans l’urbanité où iel a terminé des études en arts visuels et médiatiques en 2013. Son processus de désacadémisation est toujours en cours. Grâce à Rick, le 6e BSB, iel observe, chérit et critique l’héritage pop qui traverse sa chair-pensée.

 

 

Lydia Mestokosho-Paradis

Kuei, je me nomme Lydia Mestokosho-Paradis, en cette année 2021, j’ai trente-et-un ans. Je suis née à Rivière-du-Loup et j’ai grandi à Ekuanitshit. Ma mère est originaire de Ekuanitshit et mon père a des origines québecoises et nouveau-brunswickoises. Je suis fière de dire que je parle le Innu-Aiamun. Je suis fière de mes origines. Avec beaucoup d’admiration, je regarde les aînés. Avec beaucoup d’espoir, je regarde les enfants. Avec beaucoup de prières, je me bats pour la transmission et la sauvegarde du Innu-Aiamun et du Innu-Aitun. Pour moi, les arts sont une méthode d’expression, de méditation et de transmission culturelle. C’est avec la matière, les couleurs et les formes que je m’exprime le mieux. Je suis femme, je suis enfant, je suis innue, je suis allochtone, je suis métisse, je suis artiste… C’est dans la notion de la tension que j’unifie mes identités dans mon travail artistique. Mes œuvres parlent d’hommage, de nostalgie, de fragilité et de transmission.

 

 

Vernissage
29 octobre 2021 17:00 - 21:00
Espace américain
Cynthia Johnston
Stéphanie Béliveau
Patrice Fortier
arkadi lavoie lachapelle
Martin Bureau
Les Entêtées
Les Entêtées
Espace européen
Stanley Février
Stéphanie Béliveau
Lydia Mestokosho-Paradis
Lydia Mestokosho-Paradis
Patrice Fortier
Patrice Fortier