Les images éphémères de John Steck, les œuvres cinétiques et sonores de Pascale LeBlanc Lavigne, les photographies performées de Michelle Lacombe et l’intervention in situ de Lucie Rocher forment un collectif réunissant d’improbables rencontres de sens. La photographie y apparaît de façon oblique ; elle est suggérée, malmenée, sous-jacente, latente, presque absente. L’extrême limite du risque étant peut-être la disparition, la destruction, la souffrance ou la mort, Je n’ai du reste rien de spécial à vous dire révèle différentes manières de porter, de réfléchir ce qu’il en reste. Pour ainsi faire voir les résidus, les traces qui surviennent quand quelque chose nous échappe.

L’exposition fait partie de la programmation Inventer le risque, qui invite à reconsidérer nos façons de faire la création et de penser l’image.

Biographies

Michelle Lacombe

Michelle Lacombe vit et travaille à Montréal. Depuis l’obtention de son baccalauréat en beaux arts de l’Université Concordia en 2006, elle développe une pratique artistique axée sur son corps et situé à l’intersection des arts visuels et de l’art action. Son travail a été présenté dans le contexte d’expositions, d’événements de performance, et de conférences au Canada, au Etats-Unis et en Europe, ainsi qu’en Argentine. Elle est Lauréate de la Bourse Plein sud 2015. En parallèle à sa pratique, elle soutien également les pratiques indisciplinées à titre de commissaire et d’auteure. Elle est par ailleurs directrice du festival VIVA! Art Action.

Pascale LeBlanc Lavigne

Par le biais de procédés mécaniques simples, je réalise des œuvres cinétiques et sonores à partir de matériaux modestes, souvent récupérés ou de nature industrielle. La résistance de ces matières brutes ainsi que la structure même de mes créations sont mises à l’épreuve sous l’effet de mouvements imprécis et répétitifs afin de dévoiler leur fragilité, leur souplesse, ainsi que leur poésie. À la différence d’une machine industrielle, les composantes de mes réalisations sont reliées de manière totalement artisanale, voire désinvolte. En cela, mes œuvres sont instables, parfois éphémères, et leurs mouvements potentiellement imprévisibles. Les rythmes incertains du mouvement et du son, liés à l’esthétique brute des composantes, intensifient l’effet hasardeux, même dangereux, de mes réalisations. Ainsi, malgré la précarité de leurs structures, mes oeuvres sont conçues avec l’intention qu’elles parviennent à générer des formes aux échos poétiques, dans un état transitoire qui se tend entre création et destruction.

Lucie Rocher

Née en 1988 près de Paris, Lucie Rocher développe une pratique photographique mettant en scène le processus et les temps de fabrication d’une image. Elle interroge sa matérialité, ses conventions et normes d’exposition dans des installations spatiales à échelles variables. Ses sujets se caractérisent souvent par un état de déséquilibre et d’incomplétude.

Elle a étudié à l’Université Paris 1 – La Sorbonne et à la New York University. Diplômée d’une maitrise en arts en 2011, elle poursuit actuellement ses études au doctorat en études et pratiques des arts à l’UQAM.

Son parcours est ponctué de résidences artistiques (SIM Residency, Reykjavik, 2015 ; Centre Sagamie, Alma, 2016) ainsi que d’expositions individuelles et collectives. Son travail a été présenté au Québec (Occurrence, 2016 ; Z Art Space, 2017) et à l’étranger (White Box, Recession Art, New York, 2012 ; SIM, Reykjavik, 2015). Plusieurs expositions individuelles lui seront prochainement consacrées à Montréal (Maison de la Culture Frontenac, 2017 ; Occurrence, 2019).

John Steck Jr.

John Steck Jr. est un artiste originaire de Chicago. Diplômé du Massachusetts College of Art & Design (BFA) et du San Francisco Art Institute (MFA), il a présenté son travail aux États-Unis, en Islande, en Hongrie, à Tokyo et au Canada. Son travail a également été publié par Der Greif, Romka, Aint Bad, The Hand, Incandescent, LDOC, Oranbeg, The Ephemeral, Rûm et Imperceptibly and Slowly Opening. Récemment, sa pratique a été abordée dans un article traitant du caractère éphémère de l’art paru dans le Magazine Art21.

Ses œuvres figurent dans la collection du Museum of Contemporary Photography et du DePaul Art Museum, tous deux situés à Chicago. Steck a participé à des résidences d’artistes en Islande, en Irlande, à HATCH Projects à Chicago, à VU à Québec et à Latitude à Chicago où il a autopublié deux livres d’artiste. Il a également été récipiendaire d’une bourse de recherche du Vermont Studio Center. John Steck est actuellement professeur associé à l’Université DePaul et enseignant en art à l’Université Loyola.