Les mains ne sont jamais liées dans les photographies de Laïla Mestari. Elles se promènent, se rencontrent, se détachent et se rallient. Elles semblent vouloir s’abstraire du corps à tout prix, en quête d’autonomie, pour se réunir entre elles et construire leur propre univers. Comme l’oreille qui, elle aussi, va essayer de se dénicher une meilleure place que la tête pour écouter. C’est en faisant du corps une image que l’artiste le fait aussi devenir une matière, qu’elle peut déchirer, découper, sans jamais le heurter. Une fois la peau devenue papier, le corps s’entremêle avec sa propre image, se multiplie en rimes et ritournelles. Les scènes ainsi créées se jouent sur le territoire des sens, là où il est bien possible de finir par se retrouver avec des pelures d’orange dans les cheveux.
Les images de l’exposition ont été produites à VU lors de sa résidence en décembre 2018.