Hypnotique, ljós invite à la contemplation d’un phénomène qui joue sur les perceptions du visiteur. Au cœur de la galerie plongée dans le noir, deux cristaux de papier flottent sous des cloches de verre. Ils crépitent sous la lueur d’un soleil artificiel qui irradie le dispositif. Après avoir accumulé suffisamment d’énergie, ils diffusent un spectre qui forme un halo au mur. Barthélemy Antoine-Lœff explore les qualités de la lumière et de son mouvement. Ici, la lumière numérique du projecteur devient analogique au contact des prismes et du verre, puis naturelle lorsqu’elle se profile au mur. Ces échanges de flux lumineux réfèrent au passage des jours et des saisons, à des cycles qui naissent, prennent fin et s’enchaînent au fil du temps. On retrouve là une réflexion qui nous renvoie à notre incapacité à maîtriser la nature et ses phénomènes immatériels. Par sa pratique, l’artiste explore les questions de l’impermanence, de la fragilité et de la précarité de l’environnement. Tout comme l’aurore polaire – cet événement nocturne inattendu, insaisissable, à la puissance spectaculaire –, la perception du phénomène complet de ljós n’est donnée qu’au spectateur attentif.
Exposition présentée dans le cadre du Mois Multi.