Nous confrontant à ce qui subsiste de la photographie en agonie, Joan Fontcuberta offre à voir des images qui ont subi le sort du temps. On pourrait dire qu’elles se sont fait manger par le temps, mais c’est aussi qu’elles se font dévorer par des êtres vivants – escargots ou autres créatures microscopiques. La photographie donne ainsi à croire qu’elle est malade, qu’elle se meurt, ou qu’elle est déjà morte, réduite en morceaux, méconnaissable. Mais elle offre sans gêne des images de ses blessures, magnifiées, comme de nouvelles œuvres du temps. La photo ne meurt donc jamais vraiment complètement, elle porte les traces de toute sa vie et fait de l’espace à de nouvelles images.
L’exposition fait partie de la programmation Inventer le risque, qui invite à reconsidérer nos façons de faire la création et de penser l’image.
Les images de Trauma ont été exposées à Occurrence du 26 mai au 4 juillet 2017.
Joan Fontcuberta souhaite remercier Sylvie Bussières, Mar Sorribas, Erik Pachecho. L’artiste remercie également André Barrette, Denis Thibeault et Charles-Frédérick Ouellet pour la production des tirages.