De la genèse de l’humanité jusqu’à l’avènement du christianisme, les écrits judéo-chrétiens considèrent la sexualité comme l’initiatrice de presque tous les maux qui assaillent l’homme dépourvu de volonté et de sens moral (le péché originel, Sodome et Gomorrhe, la femme adultère, etc). Rien de très surprenant que la religion catholique ait démonisé la sexualité, autant dans ses écrits que dans son imagerie pieuse. Depuis des siècles, le péché s’incarne dans la chair (et ses plaisirs), tandis que le chemin de la sainteté passe par la sublimation des pulsions érotiques. L’abstinence et la négation des sens deviennent alors catalyseur de la vocation et de l’état mystique. Comment parler aujourd’hui de ces sujets qui a priori semblent découlé d’un temps révolu, mais dont on voit de plus en plus les séquelles apparaître dans nos sociétés, avec la levée de l’impunité cléricale et sa loi du silence?



