Sur la blockchain, rien ne peut être effacé. Ce qui y est téléversé et rendu permanent va de mèmes, aux cartes à collectionner en passant par l’art numérique. Les NFTs sont pour la plupart des images (jpeg, GIF, ou vidéo) et existent dans le contexte de leur transaction sur le marché du cryptoart. Le contenu de ce qui constitue jusqu’à maintenant l’histoire de l’art cryptographique a peu à voir avec l’image, et tout à voir avec sa valeur marchande. Je m’intéresse au poids d’une image rendue virtuellement indélébile: que représente-t-elle, si sa valeur, autant symbolique que monétaire, est ailleurs? Quelle est l’oeuvre, quelle est l’archive? Le contexte d’existence des oeuvres cryptographiques force-t-il la mise en place de nouveaux modèles d’exposition, de contemplation, de scroll?

 

Ma recherche porte sur la question de provenance dans le cryptoart. Pour mon projet à VU, j’ai l’intention de créer une série d’images d’archives imprimées qui seront enregistrées sur la blockchain. Toute image, qu’elle soit originale ou reproduite, lorsque authentifiée comme jeton non-fongible sur la blockchain, est automatiquement considérée comme unique.

 

 

Biographie

Sophie Auger est une artiste interdisciplinaire dont la pratique comprend l’installation vidéo, la photographie et la publication. Elle détient une maîtrise en design de Rutgers Mason Gross School of the Arts où elle enseigne en tant que chargée de cours et un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia. Son travail a été présenté à la galerie Art Mûr et Gham & Dafe à Montréal, et prochainement à MUU Contemporary Art Centre (Helsinki) et à la galerie Elektra (Montréal). À partir de novembre 2021, elle donnera un cours intitulé Undeletable Image à la Parsons School of Design de New York.