Le projet J’ai vu le futur consiste en la production d’un corpus photographique important, qui deviendra une exposition-installation conçue pour circuler, être diffusée ici et à l’étranger. Le cœur du projet est lié à une recherche sur les Expositions universelles. Depuis 2015, Ève Cadieux se rend sur les sites où se sont tenus ces événements internationaux. Elle essaie d’y retrouver ce qui a été, afin de réaliser des images photographiques silencieuses, presque atemporelles. Quand elle arrive sur les terrains, certains pavillons des Expositions sont encore là, mais sont pour la plupart transformés. Des sites disparaissent sous la nature qui reprend ses droits, d’autres laissent des vides ou sinon place à d’actuelles réalités, sans doute moins factices que les Expos l’étaient. Car ces Expositions universelles sont des créations, des versions fabriquées, des visions idéalisées du monde. Toujours habitée par une admiration pour ces lieux et leur histoire, l’artiste cherche aussi les failles idéologiques, dont certaines promesses ratées d’un monde meilleur. Elle veut mettre en lumière leurs desseins récurrents, répétitifs (montrer un avenir grandiose, être l’idéal de demain) et leur destin commun (être démantelés après six mois, en laissant de forts univers mnémoniques, mais aussi certains vides économiques et sociaux).
L’artiste continue les prises de vue, travaille sur la sélection des photographies et développe maintenant des stratégies de mise en espace des photos, auxquelles s’ajouteront des images d’archives et d’objets dérivés, d’origine et fabriqués.
Ève Cadieux remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son appui à la création du projet J’ai vu le futur.