VU a accueilli Carlos Ferrand pour une résidence du 31 octobre au 13 novembre.
Plus actif comme cinéaste mais toujours avec une pratique photographique en parallèle, comme un ruisseau souterrain, selon ses propres mots, Carlos Ferrand a envisagé ces deux semaines comme l’occasion de se replonger dans 50 ans de photographie, et de redécouvrir beaucoup de clichés oubliés ou laissés de côté. La majorité des photographies ressorties pendant la résidence datent plus précisément des années 1970, une époque où Carlos Ferrand était encore au Pérou, son pays d’origine.

« Ces photographies sont demeurées dans les tiroirs jusqu’à il y a quelques années. La persistance de l’idéologie raciale, au Pérou et ailleurs, la perte de prestige de la gauche pendant la période du Sentier Lumineux, un groupe fasciste de gauche, la force écrasante du néolibéralisme sont quelques-unes des raisons qui expliquent pourquoi les mouvements progressistes des années 1970 ont été négligés. Mais les temps changent… »

Se retrouvant face à une telle quantité d’images, la question de la forme se pose. C’est donc dans une logique d’échanges, de rencontres et de consultations que sa résidence s’est orientée. La réflexion s’est amorcée et VU ne manquera pas de suivre l’évolution de ce projet.

 

Carlos Ferrand est né au Pérou. De Lima à Bruxelles, en passant par Paris et le Vermont, ce sont des années de vagabondage toujours sur le chemin du cinéma. En 1980, il est adopté par le Québec. En plus de cinquante ans de métier comme scénariste réalisateur, Carlos a également collaboré en tant que directeur de la photographie en documentaire et en fiction. Parmi les films qu’il a réalisés : Cimarrones, Americano, 13 un ludodrame sur Walter Benjamin et Jongué, carnet nomade. Au fil des années, la photographie a été son compagnon constant et secret. Il vit à Montréal avec sa famille.