un·e à un·e à un·e à un·e des échappées sans têtes distinctes le grésillement sa trace diffuse force à marcher en funambule aux portes du char de feu fébrilité de mauvais coup chorale de chœurs pulsant vers l’autre c’est don de soi et mains tendues c’est don de soi qui rafle tout
au creux du dos le vent la laine roule les épaules au cou chaleur caresse apprise les yeux fermés touchée au ventre la joie normale toute défendue d’être ensemble bras bouches et joues ensemble nos corps un sommeil bleu des mots d’amour nos ombres vacillent derrière la toile le vent la laine rythme saccadé musique d’enfer une mise au monde sous nos paupières je compte à trois et on s’embrasse
vingt-quatre décembre le corps glissé les pieds devant une place assise des inconnu·es la pénombre noire vibre à nos ventres toutes les ampoules pour faire comme si hâter le cours gagner la course voir la lumière ses heures ouvrables le moteur crie nouvelle famille la nuit travaille d’une drôle de place le vent la laine et notre baiser le vent la laine je sais l’écrire je trace les lettres et on y lit le jour de notre apparition
un ciel timide annonce la suite les voitures chantent la morsure froide le jus de dinde est doux au cœur fini le pain au micro-ondes cette nuit tout le monde aura son four le chauffeur boit une autre gorgée un incendie travaille son cœur il y amour et don de soi il y a amour dans chaque retour ce soir la ville est en liesse renchausse l’espoir écoute le vent veille la lumière nous sommes le nombre
one by one by one by one escapees escaping heads hard-to-make-out fizzling vague traces tightrope walking to gates open chariot of fire feverish up to no good in chorus throbbing to someone else a gift of the self hands outstretched gift of the self winning winner takes all
in the small of the back the wind the wool rolling shoulders neck heat learned caress eyes closed belly caress everyday joy forbidden joy of being together arms and mouths and cheeks together bodies slumber blue our words tender our shadows wavering behind the tarp the wind the wool staccato hell staccato birth behind our eyelids i count to three and then we kiss
christmas eve body slipping feet first in stranger pews darkness in bellies vibrating every lightbulb pretending time faster than races run races won end of tunnel light weekday hours motor races new family working nights working weird the wind the wool our kiss the wind the wool i know how to write it down i form the letters and it spells out the day of our birth
a shy sky proclaiming the future cars singing bitter bite turkey’s nectar sweet on worn heart tonight no microwave bread tonight all stoves alight the driver drinking another dram housefire in his heart of hearts and gift of self and love in each trip home tonight the city feasts on hope shelters hope nurtures hope listening listen the wind watches over the light watches over us we are the many