Sur une photographie, on devine un corps, accroupi dans l’herbe, qui tend les bras et attend la venue d’un autre être situé en hors-champ. C’est une mère qui se tourne vers son enfant. Sauf pour ses bras, tout son corps est recouvert d’images de plantes qui à leur tour tendent leurs feuilles vers la lumière. Depuis son expérience de mère artiste, Dominique Rey aborde dans ses œuvres les relations d’attachement, de dépendance et de tension entre une mère et son enfant et la quasi-indissociabilité de leur corps. Des étreintes et des contorsions, des jeux de vides et de pleins, des recherches d’équilibre constant : les êtres sont ainsi reliés par une myriade de sentiments complexes qui caractérisent la maternité.
Par le collage ou par des actions performatives, l’artiste découpe et s’approprie les contours de son corps, revendiquant cet espace qui lui appartient. Déconstruire sa propre image et la réinventer devient ainsi une occasion de renégocier les figures universelles de la mère et de l’enfant, maintes fois représentées dans l’histoire de l’art, et d’en faire une fiction narrative ouverte et contemporaine. En s’intéressant au vide entre les corps, donc aussi aux frontières corporelles et psychiques qui existent entre eux, l’exposition pose un regard non seulement sur les individus, mais surtout sur les mouvements et les fluctuations qui existent au sein de leur relation.
Dominique Rey souhaite remercier le Conseil des Arts du Canada, le Conseil des Arts du Manitoba et l’Université du Manitoba de leur soutien. Un merci particulier s’adresse à Madeleine Coar, Auguste Coar, Lancelot Coar, Sarah Ciurysek, Esen Ciurysek, Laina Brown, Benita Kliewer, Kellen Deighton, Isaac Keeper-Muswaggon, Jon Watts, Jason Hare, Robert Taite et l’équipe de Light Visions.