C’est le premier moment d’absence qui brûle le ciel. Le soleil s’est retiré mais nous emplit de ses plus vives couleurs, avant de nous faire céder à la noirceur du soir. Le deuil ressemble à cet espace-temps qui n’est ni le jour ni la nuit, ni la vie ni la mort, qui a une existence en soi. Comme les fleurs qui, sous l’emprise du temps, se fanent lentement, à l’image des jours qui apaisent tranquillement les émotions douloureuses. Comme une phrase arrêtée en plein milieu, touchant à une émotion trop vive pour être nommée.

Il semble que la photographie a cette capacité de nous rapprocher un peu de ce qui fuit : une lumière, un moment, une vie. Elle représente un outil qui peut nous servir à observer le temps qui passe, à chérir ce qui est voué à périr, à conserver les traces d’un être aimé. Ce sont différents cycles de la vie que les artistes observent, portant en elles leur propre récit et témoignant dans leurs œuvres de multiples regards sur ce qui disparaît.

 

Judith Bellavance

C’est en s’intéressant aux détails et au plaisir de la collection que Judith Bellavance en est venue à la pratique de la photographie. Elle collecte les objets et les images pour approvisionner une banque, tel un répertoire du quotidien et y puisse pour trouver les personnages de ses histoires photographiques.

Dans ses œuvres, les objets sont vecteurs de mémoire et de sensations. Sujets et personnages, ils y incarnent des protagonistes ou ils y suggèrent des actions. Son travail est le résultat d’une démarche consistant à trouver, archiver puis à rapprocher pour ensuite montrer et raconter. Par son souci du détail et du­ fragment, son approche de la photographie conserve le référent et les qualités de document de ce médium.

Dans son travail de création, elle oriente ses observations sur ce qui nous échappe : mémoire, sensations, capacité…

Elle a donc entrepris des études pour être thanatopracteure en 2016 et elle pratique ce métier en parallèle à son travail de création depuis 2019.

Cette proximité se perçoit dans son travail de création, nourri chaque jour davantage par ses réflexions autour de l’altérité, de la perte, de l’absence et du désir.

 

Judith Bellavance a complété un baccalauréat en arts visuels à l’Université Laval à Québec. Son travail a été appuyé par le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des arts du Canada et ses œuvres se retrouvent dans plusieurs collections publiques et privées.

 

 

Poline Harbali

D’origine franco-syrienne et ayant une histoire contrariée à la langue familiale de part les impératifs violents inhérents à l’assimilation française, le développement de langages visuels est devenu jeune une obsession.

Son travail s’articule autour de la ré-appropriation de l’archive (photographique, objet, coutume) comme lien indestructible à l’Histoire et à l’identité mouvante.

Plutôt que de chercher à hiérarchiser les plurielles identités sociales, culturelles et nationales, elle fait le choix de les décapitaliser pour les laisser créer par elles-mêmes, dans le temps, cette hybridité dans laquelle elle se meut.

 

 

Emné Nasereddine

Née en France en 1990, Emné Nasereddine a grandi au Liban, où elle a étudié la littérature française à l’Université Saint-Joseph à Beyrouth.

Sa poésie s’inspire de son expérience de l’immigration, des frontières et du deuil, de la vie des femmes libanaises, et des traditions et rites qu’elle a découverts au Sud-Liban.

La danse du figuier, lauréat du prix Émile-Nelligan 2021, est son premier livre.

Elle vit désormais à Montréal.

 

 

Sophie Jodoin

Sophie Jodoin est une artiste visuelle qui interroge les manifestations du féminin, de l’intime, de la perte, de l’absence et du langage. Son œuvre, hybride et installative, mêle dessin, collage, écriture, photo, objet trouvé, et vidéo. Elle était lauréate du Prix Louis-Comtois et du Prix Giverny Capital en 2017.

 

 

 

 

Andrée-Anne Roussel

Andrée-Anne Roussel est à la fois cinéaste et artiste en arts numériques. Elle détient un baccalauréat en cinéma et une maitrise en communication (concentration recherche-création en média expérimental) de l’Université du Québec à Montréal. Ses installations vidéo interactives et ses courts métrages sensoriels sont le résultat de recherches autour des notions d’ambiguïté, de fragilité, d’empathie et de spiritualité. Ses œuvres ont notamment été diffusées au Sapporo International Short Film Festival, au Musée d’art de Joliette et au Musée d’art contemporain de Montréal.

 

 

Clare Samuel

Clare Samuel est une artiste originaire d’Irlande du Nord qui vit aujourd’hui à Tkaronto. Elle est titulaire d’un baccalauréat en photographie de l’Université X et d’une maîtrise en arts de l’Université Concordia. Elle siège au conseil d’administration du Pleasure Dome, est cofondatrice du Feminist Photography Network et enseigne à l’OCADU, à l’Université X et à l’Université de Toronto.

Vernissage
19 mai 2023/ 17:00 - 21:00
Judith Bellavance
Judith Bellavance
Poline Harbali - Emné Nasereddine
Poline Harbali - Emné Nasereddine
Sophie Jodoin
Sophie Jodoin
Andrée-Anne Roussel
Andrée-Anne Roussel