Dans les photographies d’Elsa Stubbé, les paysages sont exempts de présences humaines, et la nature se présente comme une entité vive, souveraine. Malgré des traces ou vestiges de l’existence de l’humain, on constate surtout la tranquillité de son absence. Des schémas scientifiques semblent moins vouloir nous expliquer quelque vérité que nous montrer l’histoire naturelle dans ce qu’elle a de poésie. On ne sait alors plus si on nous fait voir les origines de la Terre ou une projection de son avenir prochain, ou les deux. Se rapprochent ainsi l’ici et le lointain, alors qu’apparaissent dans les images des indices du passage de créatures survivantes ou éteintes, et peut-être de l’Univers tout entier. Si les extraterrestres ont mangé son jardin, ils ont aussi pris bien soin de le laisser renaître.

Biographie

Elsa Stubbé (vit et travaille entre la Belgique et la France) est diplômée en pratiques de l’édition en 2017 à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles et en techniques de l’image photo à la Helb Prigogine en 2015.
Depuis 2016, elle a réalisé trois projets photographiques auto-édités : Les Extraterrestres ont mangé mon jardin (2017)Rapid Eye Movement (2016) et Astronomie du sous-bois (2016), ce dernier en collaboration avec Victor Coupaud.
Ses projets sont tournés vers l’imaginaire, et en particulier sur la recherche d’un imaginaire qui transcenderait ses propres frontières.
«Astronomie du sous-bois» tourne autour de la construction d’une communauté en marge de notre société, ce projet a été exposé entre autre à la biennale de l’image possible (BIP) aux Chiroux à Liège entre février et avril 2018 ainsi que projeté à La Photographie Marseille à la Maison Blanche en octobre 2016.
«Rapid Eye Movement» s’enfonce plus encore dans les limites de l’imaginaire en rentrant dans le monde du rêve, et en faisant fi des espaces du monde réel.
Et enfin son dernier projet, toujours en cours de construction, «Les extraterrestres ont mangé mon jardin», est une tentative de narration qui sortirait de la linéarité classique, une narration à l’échelle de la nature qui comprendrait autant d’histoires que l’infini peut en contenir. Ce projet a été sélectionné par VuPhoto à Québec pour sa première exposition solo en septembre 2018 ainsi que pour le prix Leica Oskar Barnack 2018 et pour le prix Voies Off 2018 à Arles, ce projet sera également exposé en Belgique dans le courant de la rentrée 2018 à Contretype à Bruxelles avec l’artiste Thomas Chable et à Liège à l’Image sans nom avec Laurie-Anne Romagne.
A travers ces projets, elle se penche sur notre rapport en tant qu’humains avec la nature, et en particulier de l’influence de celle-ci sur notre imaginaire.
Outre la photographie qu’elle utilise comme média principal, elle travaille également avec de textes personnels ainsi qu’avec des textes et images d’archives sur lesquels elle intervient graphiquement en recadrant les images, en les agrandissant ou en faisant du collage.

Remerciements

L’artiste tient tout d’abord à remercier l’équipe de VU, tout particulièrement Fanny Mesnard, Anne-Marie Proulx et Charles Frédérick Ouellet ainsi que la Fédération Wallonie-Bruxelles avec entre autre Pascale Eben et Marie-Hélène Hébert, mais aussi Marianne Hicter, David De Beyter, Cécile Marit, Juan-Mathias Chachay, Dominique Tricnaux et Germain pour leur précieuse aide et leurs bons conseils.

Vernissage
7 septembre 2018 18:00 - 21:00