Dans la culture populaire, la figure de l’artiste semble condamnée à être associée à celle du peintre, avec tous les stéréotypes qui l’accompagnent : son regard et sa gestuelle, ses épreuves et ses peines, son génie et sa fatalité. Prenant comme matériau des extraits de films biographiques de peintres légendaires (van Gogh, Pollock, Kahlo…), Simon M. Benedict compose une nouvelle histoire qui décortique le portrait fragmenté que l’on fait de l’artiste. Des ellipses et des boucles visuelles et sonores forcent cet artiste type à répéter les mêmes gestes ou les mêmes affirmations, malgré sa détermination à faire ce qui n’a jamais été fait avant. En performance devant des spectateurs, le héros artistique – le plus souvent un homme blanc – devient en quelque sorte un équivalent de son œuvre.

L’exposition fait partie de la programmation Inventer le risque, qui invite à reconsidérer nos façons de faire la création et de penser l’image.

Biographie

Simon M. Benedict travaille avec la vidéo, le son, et la performance. Ses œuvres traitent de la relation complexe que nous entretenons avec le fictif, et de son impact sur notre perception du réel. Il détient une maîtrise en beaux-arts de l’Université de Guelph, et un baccalauréat en beaux-arts avec spécialisation en photographie de l’Université Concordia. Son travail a été présenté au Canada et aux États-Unis, notamment à TYPOLOGY (Toronto), North End Studios (Detroit), Katzman Contemporary (Toronto), pfoac221 (Montréal), Open Engagement (Portland, OR), et Les Territoires (Montréal). Il a également participé à des résidences de création à l’ONF (Montréal), au Banff Centre, et à Skol (Montréal). En 2018, Benedict exposera dans le cadre d’expositions collectives à NRW-Forum (Düsseldorf) et à Dazibao (Montréal). Il vit et travaille à Toronto.