L’institut psychiatrique à haute sécurité, l’école de police, le laboratoire de médecine légale : autant de lieux où le pouvoir est à l’œuvre dans l’exercice de la détention, de la formation ou de l’enquête. Pénétrant dans ces lieux difficiles d’accès, Emmanuelle Léonard cherche à identifier des signes qui révèlent l’ambiguïté de leur fonction, alors que sont appelés à y être observés autant le gardien, le policier ou le soigneur que le criminel et le patient. Avec une apparence d’objectivité qui se reflète dans la froideur des lieux, ses photographies présentent des scènes qui ont été construites en vue de faire se jouer des cas de simulation, d’étude ou d’enquête. Néanmoins dénués d’action ou de présence, ce sont les espaces eux-mêmes qui mettent en évidence la rencontre du réel et du fictif, par des indices d’une forme de surveillance qui apparaissent parmi les simulacres.
Emmanuelle Léonard tient à remercier l’École nationale de police du Québec de Nicolet, le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec et l’Institut Philippe-Pinel de Montréal pour leur précieuse collaboration.