« L’image pourrait prendre la forme d’hypothétiques prénoms de femmes : Lise, Nancy, Simone, peut-être encore Denise, Maude ou Marie ; avec de non moins hypothétiques noms de famille : Tremblay, Cloutier, Smith, peut-être encore Awashish, Nguyen ou Moreau. L’image donnerait à sentir l’odeur fétide d’un site industriel du quartier Hochelaga, à Montréal. Elle peindrait, sans pourtant le montrer, le visage de femmes qui, pour survivre, arpentent le théâtre d’un appétit sexuel qui paye pour jouir. Habitée par l’existence maganée de ces femmes, l’image serait ainsi le nom de toutes les femmes, et aussi celui de frères sensibles. Cette violence inouïe, l’image l’exprimerait d’ailleurs, tel un cri, dans d’énigmatiques inscriptions rédigées au marqueur noir de la souffrance – par qui ? – sur la tôle décatie du drame quotidien de la narco-prostitution. Ces écritures, quelqu’un dont l’image ne saurait dire le nom les aurait ensuite effacées, peut-être pour faire taire l’écho de ce cri qui résonne dans la puanteur journalière des terrains vagues de l’est de Montréal. De tout cela, l’image ne serait vraiment que l’hypothèse. » – Alexis Desgagnés
Dans le cadre de sa résidence à VU, Alexis Desgagnés travaillera sur son projet Ammoniaque. Son intention est de développer un certain nombre de pellicules, de numériser et/ou renumériser ses négatifs et d’imprimer des tirages de travail dans le but de produire une maquette de son projet.