Jacynthe Carrier explore le potentiel photographique de son travail en vidéo. L’artiste travaille à partir de son projet Cycle, réalisé à Lévis à l’été 2014, qui met en scène un groupe de quinze personnes dont les interactions avec les éléments du lieu représentent une forme de communication basée sur le geste plutôt que sur la parole.

De ses séquences vidéo, l’artiste fait l’extraction d’images fixes – qu’elle nomme des « images-secondes » -, en vue d’interventions nouvelles sur le cadre, la taille, la facture et la matérialité de ses captations. Constatant que l’étape d’impression représente toujours une finalité de son travail, l’artiste souhaite renverser son rapport à l’image imprimée et la faire agir dans son processus de création. Jouant tant sur la pose que sur la pause, les arrêts sur image représentent l’occasion d’un rapprochement physique avec ses propres images, et lui allouent un temps de contemplation nécessaire à l’exploration de nouvelles pistes narratives.

Biographie

Jacynthe Carrier emploie la photographie et la vidéo pour capter différentes manœuvres artistiques qui engagent des corps dans l’environnement et qui redéfinissent la manière dont on s’approprie les territoires. Les compositions élaborées dans ses scènes s’apparentent à des tableaux vivants, qui se situent moins dans la pose que dans le mouvement, aussi épuré soit-il. Ses œuvres réinventent des manières de faire et d’être en invoquant la poésie des corps, du geste et de la présence.

Titulaire d’une maîtrise de l’Université Concordia, Jacinthe Carrier a présenté son travail dans plusieurs événements et expositions individuelles et collectives (le Fresnoy, la Triennale québécoise, la Manifestation d’art de Québec, le Musée régional de Rimouski, le centre VU, la Galerie de l’UQAM), ainsi qu’à l’international dans le contexte de programmations vidéo (Canada, Europe, Brésil, États-Unis). Ses œuvres font partie de plusieurs collections privées et muséales. Elle a été finaliste pour le Québec en figurant sur la longue liste du Prix artistique Sobey en 2013, et elle fut honorée en 2012 par le Prix Pierre-Ayot, reconnaissant l’excellence de la nouvelle création en arts visuels. Elle est représentée par la Galerie Antoine Ertaskiran à Montréal.