Prendre soin. Deux mots que nous avons lancés ensemble comme une invitation à créer, pour en même temps les soupeser, les remettre en question, et surtout pour tendre le plus possible à mettre en pratique les idées qu’ils évoquent, à en faire une posture. Nous y sommes parvenus souvent, mais nous avons aussi parfois échoué, inévitablement, cette visée étant inépuisable. Car d’autres éléments, en filigrane, en sont venus à la compléter, comme les gestes de veiller, faire confiance, rendre visible, laisser reposer, se transformer, ralentir, ne pas oublier, rire aux éclats, partager ou protéger l’intime, se nourrir d’idées et de fruits… Et la création, comment peut-elle mener à cette attention qu’il est nécessaire de porter aux autres ou à soi, aux temps, aux choses, pour revenir à la création elle-même? C’est en suivant des cercles, des cycles, que le soin s’inscrit, agit, comme ces images dont on s’occupe, et qui en retour nous bercent ou nous bouleversent. Jusqu’à ce que, finalement, nous réalisions que la condition première pour prendre soin, c’est d’être là, c’est d’être au monde.
Les artistes ont été invités à faire des résidences à domicile qui ont aussi donné lieu à une série de rencontres et de conversations. Ces résidences ont éventuellement mené à l’exposition Être au monde.















