Ywahentetha’. « Nous vous plaçons avant les autres dans notre esprit. » En tant que commissaires, nous croyons que notre rôle est de faire dialoguer les artistes et leurs œuvres de manière à amplifier leur pouvoir, ainsi que l’amour qui réside et émane de leur être. Lorsque nous avons imaginé cette exposition, nous avons commencé par sélectionner des artistes : Rebecca Belmore, Dayna Danger, France Gros-Louis Morin, Shelley Niro, Sylvie Paré, Katherine Takpannie et Tania Willard. Nous savions que nous voulions travailler avec ces personnes parce que nous les tenons en haute estime – nous les aimons pour ce qu’elles font. Ensuite, alors que nous discutions et développions l’orientation de l’exposition, nous avons décidé de l’ancrer directement dans cette idée d’amour et d’honneur. Sur la base de ce désir d’élever ces artistes qui sont cher·ère·s à nos esprits et à nos cœurs, nous avons privilégié un geste commissarial à une thématique.

C’est ainsi que l’amour s’est retrouvé au centre du projet, à la fois par les relations qu’il a nourries et les œuvres qu’il a mises en lumière. Nous avons exploré cet amour à travers la famille, les relations intergénérationnelles et parfois imaginaires, ainsi qu’à travers notre relation avec le territoire. Nous reconnaissons également qu’autour de ces relations, il peut y avoir du chagrin et de la douleur. On peut apaiser ces émotions avec de l’amour et du soin. Avec cette exposition, nous voulons vous inviter à faire l’expérience de la force émotionnelle de ces œuvres, de la puissance que les artistes nous transmettent avec tant de douceur et d’attention. Lorsque vous êtes là avec nous, en train de regarder, nous sommes tou·te·s des participant·e·s générant le Ywahentetha’ qu’il est si urgent de partager.

Greg A. Hill et Julia Caron Guillemette

 

Un livret rassemblant les textes des co-commissaires et les œuvres des artistes accompagne l’exposition. Il est disponible gratuitement en galerie, ou bien en téléchargement ici!

 

Cette exposition est rendue possible grâce à l’Entente de développement culturel entre le gouvernement du Québec et la Ville de Québec.
La création de l’œuvre Sylvie Paré, A’etshiahton’t. On vous a réduit en carte postale, de vous j’en fais des géants, 2024-2025 a été rendue possible grâce au soutien du Conseil des arts de Montréal.

 

Biographies

Rebecca Belmore

La pratique de Rebecca Belmore (Anishinaabe) se déploie à travers la sculpture, l’installation, la vidéo, la photographie et la performance. Le corps en relation à l’histoire, au lieu et à l’autochtonie se situe au cœur de son travail. Ses expositions monographiques récentes incluent notamment Turbulent Water, Griffith University, Brisbane, et Facing the Monumental, Art Gallery of Ontario, Toronto. Parmi les grandes expositions internationales récentes, notons la Biennale du Whitney 2022, la Biennale d’Istanbul 2019 et la Documenta 14. Belmore a reçu, entre autres, le Prix du Gouverneur général en arts visuels et médiatiques et le Prix Gershon Iskowitz. Elle est titulaire de doctorats honorifiques de l’Université Laval à Québec, du Nova Scotia College of Art and Design, de l’Emily Carr University of Art + Design, à Vancouver, et de l’Ontario College of Art & Design University, à Toronto.

Dayna Danger

Dayna Danger (they/them) est un.e artiste visuel.le bispirituel.le, Indigiqueer, Métis-Saulteaux-Polonais.e, tanneur.se de peaux, joueur.se de tambour et perleur.se. Sa pratique artistique constitue un acte de réclamation de l’espace et du pouvoir dépassant les projections sociales de la sexualité et de la représentation. Cela se traduit dans ses œuvres par des images intentionnellement grand format accordant de l’importance aux personnes s’identifiant comme femmes, bispirituel.le.s, transgenres et non binaires. Son art emploie des références symboliques aux communautés kink pour interroger de manière critique la visibilité et le rejet. Danger place ses relations et la pratique du consentement au centre de son travail pour construire des œuvres qui créent une suspension de la réalité au sein de laquelle des dynamiques complexes de sexualité, de genre et de pouvoir sont échangées.

France Gros-Louis Morin

Artiste diplômée en arts visuels de l’Université Laval, France Gros-Louis Morin a remporté un concours de photographie interuniversitaire et exposé au Vieux-Port de Québec pour le 400e anniversaire de la Ville de Québec. Elle a participé à plusieurs expositions collectives, dont 400 ans de résistance et Les piliers du monde. Après une pause de 15 ans dédiée à sa famille, elle revient avec le projet Yahndawa’, explorant des techniques de développement photographique naturel. Son travail, autrefois militant, aborde désormais le lien sacré entre le corps et le territoire, exprimant une sensibilité et une fragilité nouvelles.

Shelley Niro

Shelley Niro est membre du clan de la Tortue de la communauté des Six Nations Mohawk Grand River de la baie de Quinte. Elle est une artiste dont la pratique se concentre sur la peinture, la photographie et la vidéo. En 2017, elle a reçu le Prix du Gouverneur général en arts visuels du Conseil des arts du Canada, le Reveal Award de la Hnatyshyn Foundation, le Dreamcatcher’s Visual Award et le Scotiabank Photography Award. Elle a été nommée aînée honoraire du Collectif des commissaires autochtones. Niro est consciente de l’impact que les moyens de communication postcoloniaux ont eu sur les peuples autochtones. Comme de nombreux artistes issu.e.s de différentes communautés autochtones, elle travaille sans relâche à représenter les gens sous un jour réaliste et exploratoire.

Sylvie Paré

Sylvie Paré (Wendat/Québécoise) est une artiste en arts visuels, originaire de Loretteville, au Québec. Elle a été agente culturelle au Jardin des Premières-Nations du Jardin botanique de Montréal durant 20 ans, où la culture vivante et les arts visuels faisaient partie intégrante de la programmation culturelle. Comme commissaire invitée, muséographe et artiste, elle a réalisé l’exposition Oubliées ou disparues : Akonessen, Zytia, Tina, Marie et les autres à la Maison de la culture Frontenac en 2015. Actuellement, elle poursuit ses recherches artistiques sur la notion de leg et du caractère intime dans un contexte muséal. Elle est basée à Montréal.

Katherine Takpannie

Katherine Takpannie est une artiste Inuk urbaine vivant à Ottawa, sur des terres non cédées Anishinaabe. Photographe autodidacte, son langage visuel se déploie à partir du portrait pour inclure des paysages luxuriants et de l’activisme politique. En 2020, elle a reçu le Prix de la photographie de la nouvelle génération du Musée des beaux-arts du Canada. Depuis, ses œuvres ont été exposées au niveau national et international et ont été publiées dans plusieurs magazines. Son travail a été présenté, notamment à la Biennale d’art contemporain autochtone (BACA), à la Collection d’art de la ville d’Ottawa, à la Galerie d’art de Guelph, à la PAMA Peel Art Gallery + Museum, au Minneapolis Institute of Art et à la Olga Korper Gallery.

Tania Willard

Tania Willard est une artiste Secwépemc et de descendance coloniale. Elle croise ses recherches avec des pratiques artistiques ancrées dans le territoire. Sa pratique active la connexion au territoire, à la culture et à la famille, positionnant l’art comme un acte de résurgence autochtone à travers des projets de collaboration tels que la BUSH Gallery et le soutien à la revitalisation de la langue dans les communautés Secwépemc. Ses œuvres font notamment partie des collections de la Vancouver Art Gallery, du Forge Project NY, de la Kamloops Art Gallery, de la Belkin Gallery et du musée d’Anchorage. Elle a reçu le prix de la Fondation Hnatyshyn pour l’excellence commissariale en art contemporain (2016) et a été nommée Forge Project Fellow pour sa pratique artistique ancrée dans le territoire et engagée dans la communauté (2022).

Greg A. Hill

Greg A. Hill est un membre Kanyen’keháka des Six Nations de Grand River. Actuellement établi à Chelsea, au Québec, il est artiste multidisciplinaire et conservateur. Il a présenté son travail dans le cadre d’expositions et de performances en Amérique du Nord et à l’étranger. Son travail de conservateur s’étend sur près de trois décennies, notamment au Musée des beaux-arts du Canada, où il a occupé le poste de conservateur principal de l’art autochtone, ce qui lui a permis d’accroître considérablement la visibilité de l’art autochtone dans les expositions et les collections du Musée.

Julia Caron Guillemette

Julia Caron Guillemette est une commissaire indépendante, autrice et historienne de l’art basée à Québec. Elle a été adjointe à la direction artistique pour Manif d’art, conservatrice-éducatrice au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul et médiatrice culturelle au Musée national des beaux-arts du Québec. Titulaire d’une maîtrise en histoire de l’art de l’Université Laval, elle a publié des textes dans plusieurs revues spécialisées. Elle a réalisé le commissariat de L’écho des contes (Jardin d’hiver 4, 2025), Cooke-Sasseville : contre toute attente (2025) et le co-commissariat d’Ostentation (2022).

Vernissage
2 mai 2025 / 17:0021:00
Visite publique avec les co-commissaires
2 mai 2025 / 15:3016:30
Lieux

Galerie de VU
580 Côte d'Abraham, Québec, QC G1K 3P9

Itinéraire

Galerie d’Ahkwayaonhkeh
580, Côte d'Abraham, G1K3P9, Québec

Itinéraire

Baie vitrée de Méduse
650, Côte d'Abraham, G1K3P9, Québec

Itinéraire
Collaboration

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