Cette exposition en collaboration avec Ahkwayaonhkeh présentera le travail d’artistes autochtones en photographie. Dans le cadre de l’Alliance entre nos deux organismes entammée l’année dernière, nous avons souhaité collaborer à la conceptualisation d’une exposition collective alliant les missions des deux centres. Celle-ci est envisagée sur la base d’un co-commissariat autochtone-allochtone, afin de favoriser les relations entre communautés. Greg A. Hill, artiste et commissaire, a présenté ses oeuvres à travers l’Amérique du Nord et à l’étranger, en plus d’avoir assuré le poste de conservateur sénior de l’art autochtone au Musée des beaux-arts du Canada. Julia Caron Guillemette, pour sa part, est une commissaire de la relève de Québec qui a occupé le poste de conservatrice-éducatrice au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul. En plus d’investir les galeries d’Ahkwayaonhkeh et VU, l’exposition sera accompagnée d’une courte publication et se prolongera dans l’espace public à travers la Baie Vitrée de Méduse.
Biographies
Rebecca Belmore
La pratique de Rebecca Belmore (Anishinaabe) se déploie à travers la sculpture, l’installation, la vidéo, la photographie et la performance. Le corps en relation à l’histoire, au lieu et à l’autochtonie se situe au cœur de son travail. Ses expositions monographiques récentes incluent notamment Turbulent Water, Griffith University, Brisbane, et Facing the Monumental, Art Gallery of Ontario, Toronto. Parmi les grandes expositions internationales récentes, notons la Biennale du Whitney 2022, la Biennale d’Istanbul 2019 et la Documenta 14. Belmore a reçu, entre autres, le Prix du Gouverneur général en arts visuels et médiatiques et le Prix Gershon Iskowitz. Elle est titulaire de doctorats honorifiques de l’Université Laval à Québec, du Nova Scotia College of Art and Design, de l’Emily Carr University of Art + Design, à Vancouver, et de l’Ontario College of Art & Design University, à Toronto.
Dayna Danger
Dayna Danger (they/them) est un.e artiste visuel.le bispirituel.le, Indigiqueer, Métis-Saulteaux-Polonais.e, tanneur.se de peaux, joueur.se de tambour et perleur.se. Sa pratique artistique constitue un acte de réclamation de l’espace et du pouvoir dépassant les projections sociales de la sexualité et de la représentation. Cela se traduit dans ses œuvres par des images intentionnellement grand format accordant de l’importance aux personnes s’identifiant comme femmes, bispirituel.le.s, transgenres et non binaires. Son art emploie des références symboliques aux communautés kink pour interroger de manière critique la visibilité et le rejet. Danger place ses relations et la pratique du consentement au centre de son travail pour construire des œuvres qui créent une suspension de la réalité au sein de laquelle des dynamiques complexes de sexualité, de genre et de pouvoir sont échangées.
France Gros-Louis Morin
Artiste diplômée en arts visuels de l’Université Laval, France Gros-Louis Morin a remporté un concours de photographie interuniversitaire et exposé au Vieux-Port de Québec pour le 400e anniversaire de la Ville de Québec. Elle a participé à plusieurs expositions collectives, dont 400 ans de résistance et Les piliers du monde. Après une pause de 15 ans dédiée à sa famille, elle revient avec le projet Yahndawa’, explorant des techniques de développement photographique naturel. Son travail, autrefois militant, aborde désormais le lien sacré entre le corps et le territoire, exprimant une sensibilité et une fragilité nouvelles.
Shelley Niro
Shelley Niro est membre du clan de la Tortue de la communauté des Six Nations Mohawk Grand River de la baie de Quinte. Elle est une artiste dont la pratique se concentre sur la peinture, la photographie et la vidéo. En 2017, elle a reçu le Prix du Gouverneur général en arts visuels du Conseil des Arts du Canada, le Reveal Award de la Hnatyshyn Foundation, le Dreamcatcher’s Visual Award et le Scotiabank Photography Award. Elle a été nommée aînée honoraire de l’Indigenous Curatorial Collective. Niro est consciente de l’impact que les moyens de communication postcoloniaux ont eu sur les peuples autochtones. Comme de nombreux artistes issu.e.s de différentes communautés autochtones, elle travaille sans relâche à représenter les gens sous un jour réaliste et exploratoire.
Sylvie Paré
Sylvie Paré (Wendat/Québécoise) est une artiste en arts visuels, originaire de Loretteville, au Québec. Elle a été agente culturelle au Jardin des Premières-Nations du Jardin botanique de Montréal durant 20 ans, où la culture vivante et les arts visuels faisaient partie intégrante de la programmation culturelle. Comme commissaire invitée, muséographe et artiste, elle a réalisé l’exposition Oubliées ou disparues : Akonessen, Zytia, Tina, Marie et les autres à la Maison de la culture Frontenac en 2015. Actuellement, elle poursuit ses recherches artistiques sur la notion de leg et du caractère intime dans un contexte muséal. Elle est basée à Montréal.
Katherine Takpannie
Katherine Takpannie est une artiste Inuk urbaine vivant à Ottawa, sur des terres non cédées Anishinaabe. Photographe autodidacte, son langage visuel se déploie au-delà du portrait pour inclure des paysages luxuriants et de l’activisme politique. En 2020, elle a reçu le Prix de la photographie de la nouvelle génération du Musée des beaux-arts du Canada. Depuis, ses œuvres ont été exposées au niveau national et international et ont été publiées dans plusieurs magazines. Son travail a été présenté, notamment à la Biennale d’art contemporain autochtone (BACA), à la Collection d’art de la ville d’Ottawa, à la Galerie d’art de Guelph, à la PAMA Peel Art Gallery + Museum, au Minneapolis Institute of Art et à la Olga Korper Gallery.
Tania Willard
Tania Willard est une artiste Secwépemc et colonisatrice. Elle croise ses recherches avec des pratiques artistiques ancrées dans le territoire. Sa pratique active la connexion au territoire, à la culture et à la famille, positionnant l’art comme un acte de résurgence autochtone à travers des projets de collaboration tels que la BUSH Gallery et le soutien à la revitalisation de la langue dans les communautés Secwépemc. Ses œuvres font notamment partie des collections de la Vancouver Art Gallery, du Forge Project NY, de la Kamloops Art Gallery, de la Belkin Gallery et du musée d’Anchorage. Elle a reçu le prix de la Fondation Hnatyshyn pour l’excellence commissariale en art contemporain (2016) et a été nommée Forge Project Fellow pour sa pratique artistique ancrée dans le territoire et engagée dans la communauté (2022).
Greg A. Hill
Greg A. Hill est un membre Kanyen’keháka des Six Nations de Grand River. Actuellement établi à Chelsea, au Québec, il est artiste multidisciplinaire et conservateur. Il a présenté son travail dans le cadre d’expositions et de performances partout en Amérique du Nord et à l’étranger. Son travail de conservateur s’étend sur près de trois décennies, notamment au Musée des beaux-arts du Canada, où il a occupé le poste de conservateur principal de l’art autochtone, ce qui lui a permis d’accroître considérablement la visibilité de l’art autochtone dans les expositions et les collections du Musée.
Julia Caron Guillemette
Julia Caron Guillemette est une commissaire indépendante, autrice et historienne de l’art basée à Québec. Elle a été adjointe à la direction artistique pour Manif d’art, conservatrice-éducatrice au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul et médiatrice culturelle au Musée national des beaux-arts du Québec. Titulaire d’une maîtrise en histoire de l’art de l’Université Laval, elle a publié des textes dans plusieurs revues spécialisées. Elle réalise le commissariat de L’écho des contes (Jardin d’hiver 4, 2025), Cooke-Sasseville : contre toute attente (2025) et le co-commissariat d’Ostentation (2022).